FoxRH a réalisé une étude portant sur le climat dans la fonction RH (voir l'étude complète). Cette enquête a pour but de mettre en lumière ce qui fonctionne bien ainsi que les paradoxes qui peuvent exister au sein de cette fonction peu connue mais souvent décriée.
Cette étude a été réalisée auprès de 400 professionnels des ressources humaines donnant lieu à des conclusions intéressantes. Nous revenons sur certaines d’entre elles dans cet article.
Elle va nous permettre de réfléchir à de possibles actions correctives afin d’améliorer le climat dans la fonction RH. Face aux bouleversements que connait la fonction et à la révolution digitale en cours au sein des entreprises, avec des départements RH au plus près des changements, il était primordial de connaître « l’état des forces ».
# Un salaire très moyennement satisfaisant
Les salariés de la fonction RH interrogés dans notre étude sont 35% à être moyennement satisfait du niveau de leur salaire. Seul 4% déclarent en être très satisfait. Cela pose la question de la concordance entre niveau de salaire et missions réalisées. La fonction RH n’étant pas connue pour ses niveaux de salaires très élevés comme nous le relate un sondé : « je n’ai pas choisi ce métier pour le salaire ». Un grand nombre de professionnels RH n’a pas choisi ce métier pour l’appât du gain mais plutôt pour la capacité à construire une entreprise meilleure dans laquelle l’Homme demeure au centre des préoccupations. Certains sondés mettent tout de même en avant le manque de « reconnaissance salariale » : « Je ne pense pas être moins important dans l’entreprise que certains autres qui gagnent le double de mon salaire ».
# Une bonne qualité de service
Les professionnels RH sont 69% à mettre une note positive sur la qualité du service RH dans lequel ils évoluent. Dans le même ordre d’idée, ils sont 71% à ressentir une satisfaction personnelle à faire ce métier. Comme énoncé plus haut, les professionnels de la fonction RH sont très impliqués dans leurs missions. Ils jugent leurs places importantes pour l’entreprise et pour la société dans son ensemble, mais ne sont pas forcément toujours appréciés à leur juste valeur. Et ce à la fois par les autres salariés (voir étude ADP) et par leur direction (voir ci-dessous).
# Un service RH non impliqué par la direction
65% des sondés ne se sentent pas impliqués dans la stratégie et la vision de leur direction générale. Malheureusement, la fonction RH est souvent aux yeux des professionnels RH interrogés dans notre enquête le « parent pauvre » de l’entreprise. A la fois en termes de moyens financiers alloués à la conduite d’une politique RH ambitieuse tout comme sur l’implication stratégique dans les décisions importantes.
Ce qui pose une question importante pour les RH : la place qu’ils occupent au sein de l’entreprise. Est-ce une place centrale ? Secondaire ? Les RH doivent-ils mieux se positionner pour se faire entendre ? Face aux enjeux actuels et à venir dans la fonction : digitalisation, big data, attractivité des talents,… une majorité des sondés aimeraient voir leurs services imbriqués, et pas seulement impliqués, à la stratégie de l’entreprise car ils pensent à forte raison que les enjeux cités précédemment doivent être au cœur de la stratégie de l’entreprise.
# Des objectifs raisonnables
Avec une moyenne de 2.79 (sur 5), on peut noter que les objectifs restent raisonnables aux yeux d’une majorité de répondants. Au delà de la raisonnabilité des objectifs, les professionnels RH notent que ces derniers leur ont été clairement définis lors de leur arrivée dans l’entreprise ou lors de la prise d’un nouveau poste, d’une nouvelle mission. La fonction RH n’est pas la seule à connaître certaines disparités à ce niveau. Cela dépend surtout de l’entreprise, de sa culture d’intégration, de sa politique d’onboarding. Certaines sociétés mettent un point d’honneur à bien définir cela avec leurs nouveaux arrivants tandis que d’autres sont un peu plus réticentes.
# Un stress jugé élevé
Point négatif de notre étude : 46% des sondés se disent stressés, voire très stressés (17%) par leurs missions au quotidien. 33% quant à eux estiment être moyennement stressés. Seulement 22% ne ressentent pas ou très peu de stress. Cela soulève une problématique : les RH sont en première ligne face à la gestion du stress. Peut-on être soi même en situation de stress et définir la politique de gestion du stress des salariés ?
Bien entendu cela n’est pas antinomique. Pourquoi les RH seraient-ils épargnés par ce phénomène qui touche tous les métiers de l’entreprise ? On peut réfléchir à ces questions même si l’on ne se trouve pas dans une situation idéale. Néanmoins la question reste posée.