Qui n’a jamais lu une offre mentionnant « diplômés grandes écoles » ? « diplomés Bac + 5 »
Recruter sur diplôme, se focaliser sur telle école plutôt qu’une autre n’est pas une pratique extraordinaire, ni même illégale en soit, mais elle fait ces derniers temps couler beaucoup d’encre.
Nous ne reviendrons pas sur la légitimité de ces diplômes, de ces écoles mais sur l’utilité de cette pratique en 2021.
Sommaire
Le diplôme : résultat d’une bonne formation ?
Le diplôme : moyen de qualifier les candidats rapidement.
Diplôme versus expérience, peut-on choisir ?
Les nouveaux critères de recrutement.
1) Le diplôme : résultat d’une bonne formation.
Le diplôme est avant tout le résultat d’une formation bien accomplie. En effet au terme de quelques années, après avoir validé ses examens, il est de coutume de recevoir un diplôme.
Certifiant d’une bonne formation, de l’acquisition des aptitudes nécessaires à telle ou telle fonction, le diplôme est un titre prouvant des acquis, le plus souvent théorique mais permettant d’avoir des bases solides dans l’exercice d’une profession. Cela ne nous viendrait pas à l’idée d’embaucher un mécanicien sans qu’il ait son CAP mécanique.
Pourtant le diplôme ne fait plus l’unanimité et il est même devenu aux yeux de certains un outil que l’on pourrait qualifier d’élitiste. Quid des grandes écoles de commerces, d’ingénieurs, publiques (L’ENA que d’aucun aimerait voir disparaitre). Finalement est-ce le diplôme en soi qui fait l’objet d’attaques ou l’école… ?
2) Diplôme : meilleur moyen de qualifier les bons candidats rapidement.
Certes ce n’est pas le seul critère pour qualifier un bon candidat, mais il n’en reste pas moindre.
Mais ici parle-t-on du diplôme en lui-même ou du diplôme des grandes écoles ?
Selon une étude de 2019 de la CGE (Conférence des Grandes Ecoles) et Ipsos, les diplômes des grandes écoles bénéficieraient d’une bonne image à 93 % auprès des recruteurs, contre 82 % du grand public.
On peut lire au travers de cette étude que le diplôme « grandes écoles » est alors gage de sérieux, de rigueur, d’autonomie, de capacité d’apprentissage, justifiant leur positionnement sur le haut de la pile des cv des candidats…
Une pratique qui en 2021 fait polémique, réductrice pour certains, élitiste pour d’autres, pas complètement mise à l’écart, mais remise en question avec la prise en compte de critères alternatifs…
3) Le diplôme versus expérience, peut-on choisir ?
D’un côté, le diplôme résultat de plusieurs années études, de l’autre l’expérience résultat d’une pratique. Les deux ne sont pas antinomiques, bien au contraire.
Cependant, certaines entreprises, managers, continuent de ne jurer que par le diplôme et ce même si plusieurs années d’expérience sont venues s’y ajouter. Ils vont alors choisir des professionnels de tel ou tel école plutôt qu’une autre.
Alors peut-on favoriser le diplôme face à l’expérience, et versa ?
En pratique, les recruteurs jonglent souvent avec les deux, mais avec l’augmentation du nombre de diplômes, les tendances tendent à différencier les candidats au travers de leurs expériences, mais le procédé est-il si infaillible que ça ?
N’est-il pas discriminant de favoriser l’expérience au détriment du diplôme ? Car cela reviendrait clairement à ne plus embaucher de juniors, qui par définition n’ont pas encore d’expérience et qui auront des difficultés à en acquérir avec une telle logique (le serpent qui se mord la queue).
Néanmoins en ne se basant que sur le diplôme, le processus de recrutement et l’évaluation seraient très limités tout en étant discriminant.
Le constat étant qu’il est très certainement impossible de penser un recrutement l’un sans l’autre, tout en notant que d’autres critères d’évaluation existent…
4) Les nouveaux critères de recrutement.
Des nouveaux critères de recrutement pas si nouveaux que ça…
En effet jusqu’à peu, les recruteurs portaient beaucoup d’attention aux diplômes, à l’école le délivrant et à l’expérience, en minimisant parfois un troisième acteur, les qualités comportementales, appelées aussi dans le jargon du métier, les softs skills.
Des qualités comportementales qui n’étaient pas pleinement prise en compte et qui aujourd’hui ont quasiment voire pour certaines entreprises autant d’importance que le diplôme et l’expérience.
Par soft skills qu’entendons-nous ? Il s’agit majoritairement de compétences liées au savoir être, cela va par exemple de la capacité à travailler en équipe, à être agile, ou avoir la capacité de résoudre des conflits.
Après une année difficile où le télétravail, le travail à distance ont pas mal éprouver la vie de bureau, mais aussi le contact humain, on observe un intérêt grandissant pour des compétences comportementales…
Ainsi dans l’optique d’un recrutement réussi, l’expérience et la formation ne peuvent être seules actrices, elles doivent aller de concert avec une personnalité adéquate aux valeurs de l’entreprise.
Un article rédigé par Sandra Deunier
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