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  • Zoé de FoxRH

Le management bienveillant ou comment diminuer le stress au travail


Le management bienveillant

Le management ne peut être autre que bienveillant. Le Docteur Philippe Rodet démontre, au croisement de sa double expérience de médecin urgentiste et de consultant en management, combien la personne humaine a besoin de bienveillance pour vivre et donner le meilleur d’elle-même. Si elle ne reçoit pas suffisamment de bienveillance, sa nature se rebelle : le niveau de stress augmente et la motivation baisse. Au contraire, si elle en reçoit abondamment, elle s’épanouit : le niveau de stress baisse et la motivation augmente. Écrit conjointement avec Yves Desjacques, DRH du Groupe Casino, Phillipe Rodet nous fait le plaisir de répondre à quelques questions sur leur ouvrage le management bienveillant aux éditions Eyrolles.

Qu’est ce que le management bienveillant ?

Le management bienveillant est un management qui va encourager les comportements bienveillants, c’est à dire un management qui va aider à diminuer les effets du stress et à améliorer la motivation et donc l’engagement des salariés.

Pour parvenir à ce résultat, on va agir pour augmenter les émotions positives (juste niveau d’autonomie, gratitude, objectifs à la fois ambitieux et réalistes, encouragements…) et pour effondrer les émotions négatives (culture du sentiment de justice, reconnaissance de ses maladresses, renforcement de la cohérence entre les paroles et les actes…).

Management bienveillant et entreprise libérée sont-ils liés ?

Si l’on manage avec bienveillance, on va accorder à ses collaborateurs un juste niveau d’autonomie, laquelle sera source de confiance. La confiance est un point commun avec l’entreprise libérée. Je suis impressionné par les capacités des collaborateurs lorsqu’on leur accorde un juste niveau d’autonomie.

De nombreux travaux sont là pour en prouver l’intérêt, le constat sur le terrain est également encourageant.

Une des finalités du management bienveillant est la diminution du stress dans l’entreprise. Comment arrive-t-on à ce résultat ?

Lorsque l’on augmente les émotions positives et que l’on diminue les émotions négatives, on va diminuer les effets du stress parce que l’on va favoriser la sécrétion d’ocytocine et d’endorphines. L’ocytocine diminue le taux de cortisol, une des hormones du stress, améliore les relations entre les personnes - et donc la cohésion -et renforce la créativité.

Les endorphines, en permettant la libération de dopamine, renforcent la motivation et le plaisir, deux moyens de diminuer les effets du stress.

Comment peut-on mesurer l’efficacité du management bienveillant ?

Des indicateurs généraux sont à prendre en considération à l’image de l’absentéisme ou des arrêts de travail pour raison de santé.

J’aime beaucoup un indicateur plus spécifique à savoir le rapport du niveau de motivation sur une échelle de 1 à 10 sur le niveau de stress sur une échelle de 1 à 10. Lorsque les comportements bienveillants diffusent, ce rapport s’améliore.

Que dites-vous à ceux qui pensent que la bienveillance n’a pas sa place au sein de l’entreprise ?

Je leur conseillerais de mener une réflexion sur la différence entre plaisir et bonheur. La rémunération, la largeur des pneus d’une voiture… sont des sources de plaisir. Le bonheur, c’est ce que l’on fait pour autrui. Lorsque, jeune médecin, j’allais faire de la médecine humanitaire, je ne connaissais pas les gens que je soignais, ce n’était pas des amis, j’étais juste bienveillant, je plaçais la personne humaine au dessus de tout.

Aujourd’hui, si l’on ne place pas la personne humaine au dessus de tout dans l’entreprise, il faut accepter l’idée que l’on vivra des drames, que l’image s’altèrera , que les jeunes générations fuiront, que la performance chutera et que finalement, personne ne sera heureux.

Avez-vous un conseil à donner aux managers qui souhaiteraient mette en place un « début » de bienveillance dans leur management ?

Je serais tenté de leur conseiller d’essayer de convaincre le COMEX de leur Groupe de franchir le pas. L’efficacité vient souvent d’un signal qui vient du sommet de l’entreprise.

Ensuite, j’expliquerai à ces managers qu’il faut accepter l’idée que l’on ne change pas les comportements en quelques mois mais que c’est une voie gagnante.

Enfin, je leur préciserai que demain, lorsqu’ils devront expliquer à leurs enfants ce qu’ils ont fait pour contribuer à un monde meilleur, ils auront des arguments.*

Le Dr Philippe Rodet que vous pouvez aussi retrouver sur son site internet : www.stress-info.org


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