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  • Team FoxRH

Avoir (ou non) la gueule de l'emploi


FoxRH a rencontré Jean Luc Durnez auteur du livre Avoir (ou non) la gueule de l’emploi. Cet ouvrage est à la fois une analyse de la crise de l’emploi et des pratiques de recrutement, un recueil de conseils et un témoignage singulier. Ce livre devrait intéresser tous ceux qui recherchent un emploi, comme les nombreux professionnels de l’emploi, du recrutement et de la gestion des carrières.

Pouvez-vous nous éclairer sur votre parcours professionnel? Après une maitrise de psychologie et l’IAE de Paris et un début dans la gestion et l’informatique, j’ai été successivement consultant dans un cabinet de chasseur de têtes, directeur des ressources humaines dans le secteur humanitaire, directeur d’un organisme de financement de la formation professionnelle et directeur d’un syndicat d’employeurs associatifs dans les secteurs action sociale et santé. J’ai passé plus de 25 ans dans les ressources humaines. Qu'est-ce qui vous a amener à écrire ce livre ? Quel a été votre cheminement ? Dans ma vie professionnelle, j’ai vécu quelques ruptures, parfois douloureuses. En tant que salarié, j’ai connu plusieurs fois le parcours du « combattant » qu’est la recherche d’emploi. La « crise » existe depuis la fin des années 1970 avec le 1er choc pétrolier.

Quelle est l’attitude des recruteurs vis-à-vis des demandeurs d’emploi, notamment ceux de longue durée, qui sont de plus en plus nombreux, souvent rejetés voire exclus ? Or c’est le travail qui crée l’emploi et le travail reste une valeur largement positive. Posez la question à ceux qui en sont privés !

On peut aussi considérer le travail sous l’angle de la de la lutte des places, du stress, de la pénibilité, des petits chefs (ou de l’absence de management) et du coaching !

J’ai tenté d’avoir un regard quelque peu décalé sur ce qui nous occupe la plus grande partie de notre vie. Quel est votre sentiment général sur les techniques (logiques) de recrutement aujourd'hui? Vous semblent-elles adaptées? Les techniques de recrutement s’adaptent au marché de l’emploi. La chasse de têtes a commencé avec la pénurie de cadres dans les années 1960. Il s’agissait alors de séduire des cadres en poste pour leur proposer un poste plus prestigieux, toujours plus rémunérateur.

Aujourd’hui sur un marché où il y a 3,5 millions de demandeurs d’emploi, les entreprises ont le choix et devant la multiplicité de candidatures, certaines n’ont même plus la courtoisie de répondre à ceux qui leur écrivent. Certains délèguent leur recrutement à leurs salariés en favorisant la cooptation, avec le risque de n’embaucher que des « clones » ; d’autres ne prennent plus le temps de vérifier l’adéquation des compétences à celles qu’exige le poste, préférant mettre fin à la période d’essai et de recommencer aussi vite un nouveau recrutement.

Ailleurs, les CDD ont remplacé les CDI, la durée du contrat pouvant être plus longue que la période d’essai prévue par la loi. Qu’importe le soin apporté au recrutement, le CDD permettra de compenser les erreurs de recrutement par une sortie plus facile.

D’autres enfin ne recrutent plus que par internet sur la base des réseaux sociaux, des sites spécialisés dans le recrutement en ligne, des entretiens en téléconférence, effaçant tout caractère humain à une relation de travail. Les techniques peuvent évoluer.

Mais le recrutement est le premier moment de la relation avec l’entreprise et ses conséquences sont plus importantes qu’on ne le croit généralement. Auriez-vous un conseil à donner aux (jeunes) professionnels RH qui sont actuellement dans cette phase de recherche d'emploi? J’ai envie de leur dire de bien recruter leur entreprise. Puisqu’ils maitrisent les techniques de recrutement, qu’ils les adaptent au choix de l’entreprise ! Qu’ils s’efforcent d’avoir au final le choix entre plusieurs pistes tout comme l’entreprise s’efforce d’avoir le choix entre plusieurs candidats.

De cette façon, ils pourront se mettre au service d’une entreprise dont ils partagent les objectifs, les valeurs, les méthodes de management, la qualité des relations, personnelles et sociales, avec les hommes et les femmes qui font vivre l’entreprise. Je les inviterai à découvrir plusieurs secteurs d’activité, à exercer leur activité dans des régions, des pays différents, voire à changer de métier en vue d’enrichir leur vision et leurs compétences avant de rejoindre une direction générale pour y défendre une certaine éthique. Et enfin la question que tout le monde se pose : quelle gueule faut-il avoir, où celle qu'il ne faut pas avoir, pour décrocher l'emploi de ses rêves ? :) Nombreux sont ceux qui en « prennent plein la gueule » aujourd’hui. Les jeunes qui n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail au prétexte qu’ils n’ont pas d’expérience, les seniors qui en sont exclus au motif qu’ils ne savent plus s’adapter aux évolutions techniques, les femmes parce que leur salaire est toujours moins élevé que celui des hommes, les chômeurs comme s’ils étaient toujours coupables alors que ce sont les entreprises qui décident des délocalisations,….

On pourrait continuer la liste. Imaginez une femme de nationalité étrangère, d’une couleur de peau différente de la vôtre, âgée de plus de 55 ans, peu qualifiée et chômeuse …. Êtes-vous prêt à la recruter ? On peut tous avoir (ou non) la gueule de l’emploi ! Tout dépend comment on emploie sa vie ! Fort heureusement, on peut avoir plusieurs vies, grâce à chacun de ses emplois !

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