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Team FoxRH

Envie de déjouer les pièges des recruteurs en entretien?


Vous êtes à la recherche d'un emploi et vous vous sentez désarmé face aux recruteurs ? C'est normal ! Le recruteur pose des questions gênantes, discrimine, ne rappelle jamais, recherche des clones, n'aime que les diplômes... Autant d'obstacles qu'il est primordial d'anticiper.

Qui mieux qu'un ancien recruteur pour vous y aider ?

FoxRH a rencontré Christel De Foucault auteur de l'ouvrage déjouez les pièges des recruteurs aux éditions Eyrolles qui nous fait le plaisir de répondre à quelques questions sur les coulisses de ce beau métier qu'est le recrutement.

  • Quels sont les griefs que vous entendez le plus souvent vis-à-vis des recruteurs ?

Le premier reproche qui est fait aux recruteurs est leur silence. C’est ce qui blesse le plus les chercheurs d’emploi, surtout ceux qui ont pris la peine de répondre aux annonces de façon personnalisée. Et ne parlons pas des candidats qui ont passé un entretien et qui n’ont pas de retour de la part du recruteur et ne peuvent pas connaitre les raisons du refus, ce qui leur permettrait de s’améliorer. Ce silence est mal vécu car il entraine une perte de confiance chez le demandeur d’emploi qui a l’impression de n’intéresser personne et de ne plus avoir de valeur sur le marché du travail.

Le deuxième grief que l’on entend à l’encontre des recruteurs français est leur tendance à rechercher des clones, ce qui se pratique moins dans les pays anglo-saxons. Les chercheurs d’emploi reprochent aux recruteurs de privilégier les diplômes par rapport à l’expérience et de ne pas être assez ouverts aux compétences transférables et aux profils atypiques. La discrimination à l’embauche arrive en 3ème position des reproches faits aux recruteurs, notamment celle qui touche les seniors considérés comme « trop chers », « trop exigeants », « peu manageables », « difficilement adaptables », « déstabilisés face aux nouvelles technologies ».

Ce qui revient également c’est cette mauvaise habitude de considérer que les personnes en poste ont plus de valeur que celles au chômage alors qu’au final elles sont plus exigeantes, plus chères et pas disponibles immédiatement.

Pour conclure sur les griefs, je rajouterais la mauvaise habitude encore présente, malgré la loi contre les discriminations, de poser des questions discriminantes sur l’âge, le statut marital, le nombre d’enfants, les enfants à venir, les convictions religieuses ou politiques, le métier du conjoint, le lieu de résidence,….

  • Quels seraient les 3 grands conseils que vous donneriez à un candidat pour bien préparer son entretien ?

Le premier conseil est de se préparer mentalement : être « demandeur d’emploi » ne fait pas du candidat un « demandeur » qui serait en position d’infériorité face au recruteur. Le candidat doit se positionner en « chercheur » d’emploi, en « offreur » de services, en « apporteur » de solutions. Bien que sans emploi, il reste avant tout un expert métier. Il doit éviter d’être dans l’état d’esprit de l’ « élève » qui va se faire interroger par un examinateur. L’entretien n’est ni plus ni moins qu’une rencontre professionnelle entre deux professionnels : d’un côté le recruteur (le client) qui a des besoins, de l’autre le candidat (le vendeur) qui va devoir bien analyser les attentes du recruteur afin de lui proposer une offre de services adaptée. L’entretien s’apparente donc à un acte de vente.

Le deuxième conseil est de vraiment bien préparer l’entretien car de nos jours, il est rare d’en obtenir un. Comme un entretien a de la valeur, il se prépare avec beaucoup de soin, un peu comme si le candidat était un sportif de haut niveau se préparant avant une rencontre : en étudiant le terrain (l’entreprise, l’annonce, le poste, les missions) et en analysant l’adversaire (recruteur dans un cabinet, RH, manager, opérationnel métier, collègue). Le fait d’arriver bien renseigné sur l’entreprise à un entretien permet également de montrer sa motivation, un des critères premiers de sélection…Dans cette analyse du terrain, il peut être intéressant également d’aller faire un repérage sur les lieux de l’entreprise (accessibilité en transport, possibilité de faire une pause dans un lieu avant l’entretien, observation des salariés de l’entreprise et de leur look…).

Et enfin, comme un professionnel qui va disputer une rencontre, le candidat doit soigner sa présentation orale mais aussi physique. La présentation orale concerne la connaissance du CV afin de ne pas donner l’impression de le découvrir en même temps que le recruteur, la maitrise de son pitch (présentation de 3 minutes qui vient souvent au début de l’entretien au moment essentiel de la première impression) et la préparation aux questions pièges. La préparation de la tenue est essentielle car c’est ce que voit en premier le recruteur et en recrutement il existe un adage qui dit que dans 80% des cas, la première impression est toujours la bonne, surtout quand elle est mauvaise. Le candidat doit prévoir une tenue professionnelle, adaptée aux codes de l’entreprise s’il les connait (d’où l’intérêt du repérage) et sinon qui doit être neutre et lisse de façon à ne pas détourner l’attention du recruteur de ce que le candidat est en train de dire.

  • Quelles sont les questions pièges qui reviennent systématiquement lors d’un entretien et comment y parer ?

Les questions pièges qui reviennent souvent sont : « quels sont vos défauts ? Vos qualités ? Votre plus grand échec ? Votre plus belle réussite ? Ce que vous aimez le moins dans une journée de travail ? Ce qui fait qu’on se souvient de vous ? Pourquoi vous plutôt qu’un autre ? Pourquoi quelles raisons avez-vous quitté votre entreprise ? Comment expliquez-vous que vous n’avez toujours pas trouvé de travail ? … En fait, les questions pièges sont infinies et varient en fonction des recruteurs. Il est impossible de les apprendre toutes par cœur pour faire bon effet et le risque est plutôt de tomber dans la banalité. Par exemple, à la question « quel est votre plus grand défaut », 80 % des candidats répondent : « Je suis trop perfectionniste » car ce défaut est aussi une qualité…

En fait, une fois que l’on a compris qu’il n’y a pas une bonne réponse et que ce qui compte pour le recruteur c’est le développement que l’on fait autour de la réponse, tout devient plus facile. Mon conseil est donc de répondre à la question en mode réflexe (même si ce n’est pas une réponse idéale) mais de développer ensuite de façon positive et professionnelle en la repositionnant dans le contexte de l’entreprise pour rassurer le recruteur.

  • Pensez-vous que la lettre de motivation ait encore un avenir ?

De nombreux spécialistes du recrutement s’accordent pour dire que « la lettre de motivation est morte ». A l’heure d’internet, les recruteurs peuvent recevoir en une seule journée plus de 500 réponses. Pour étudier le plus rapidement possible les candidatures, ils impriment le CV et le mail et oublient bien souvent la lettre de motivation qui figure en pièce jointe. C’est pourquoi, il est conseillé de privilégier le mail de motivation appelé également « pitch mail ». Il peut suivre le plan type de la lettre de motivation déclinée en 3 parties : vous (entreprise)/moi (candidat)/nous (ensemble vers un projet professionnel commun). L’avantage du mail est qu’il est plus informel que la lettre de motivation et qu’il permet une plus grande liberté d’expression. C’est un meilleur moyen de se démarquer et de montrer sa motivation en sortant du cadre rigide et formel des lettres qui ont fini par lasser les recruteurs.

Une nouvelle façon de postuler apparait depuis quelques temps, le CV vidéo qui permet aux candidats de se mettre en scène grâce à un pitch filmé dans lequel ils relatent leur parcours, mettent en avant leurs compétences et leur motivation. Ces CV vidéo remplacent le CV classique mais aussi le mail de motivation et permettent aux cabinets de recrutement de faire une pré-sélection avant de rencontrer les candidats. Si cette tendance se poursuit, non seulement la lettre de motivation aura complètement disparu, suivie par le mail de motivation mais aussi le CV.

  • Quelle place doit prendre la constitution d’un réseau professionnel dans une recherche d’emploi ? Doit-il être construit en amont et « cultivé » ?

Quand on sait qu’aujourd’hui seulement 20% des postes sont pourvus grâce aux annonces, on comprend alors toute l’importance de la pratique du réseau qui correspond aux 80% restants. Travailler son réseau c’est entrer en contact avec les professionnels qui le constituent, non pas pour leur demander un emploi (au risque de les faire fuir) mais pour échanger avec eux sur leur métier et obtenir leur avis sur ses propres projets professionnels. Le but recherché est de se rappeler à leur bon souvenir mais surtout d’obtenir qu’ils nous mettent en contact avec d’autres membres de leur propre réseau et ainsi de suite. A force de « naviguer » ainsi et d’échanger avec des professionnels, le chercheur d’emploi se fait connaître auprès du plus grand nombre et lorsqu’un poste se présente enfin on finit par penser à lui ou lui-même en entend parler. Pour être un bon réseauteur, il faut accepter deux grands principes : ne jamais demander un job à son réseau et accepter de donner avant de recevoir. Si on se fixe sur le dernier point, on comprend mieux que la démarche réseau soit longue. C’est pourquoi, elle doit commencer avant d’être en recherche d’emploi car il est très délicat de ne solliciter son réseau que lorsqu’on en a besoin.

Pour construire son réseau, il est essentiel d’être présent sur des réseaux sociaux professionnels comme Linkedin. Véritable vitrine, Linkedin permet aux chercheurs d’emploi d’être repérés par les recruteurs mais aussi de rentrer en contact avec les entreprises et les professionnels. Un réseau comme Twitter est également très efficace en recherche d’emploi. Avec son collectif #i4emploi crée par Alban Jarry dont les membres très actifs retweetent les CV, il permet aux demandeurs d’emploi de se faire connaître à « la vitesse de la lumière » propre à Twitter auprès de professionnels et d’être informés également des offres d’emploi des entreprises.

Christel de Foucault, ex-recruteuse, consultante RH, auteure de « Déjouez les pièges des recruteurs », aux Editions Eyrolles.


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