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La nécessité d'être épanoui dans son travail


La nécessité d'être épanoui dans son travail

Bien dans votre job, Adrien Chignard répond à nos questions dans cette nouvelle interview.


Sommaire :


  1. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cet ouvrage ?

  2. Quels sont les signes annonciateurs d’un mauvais climat de travail ?

  3. Comment réagir lorsqu’on ne s’entend pas avec son équipe de travail ?

  4. Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur la santé mentale des salariés ?

  5. Quelle est votre interprétation d’être « bien dans son job » ?

  6. Quel serait votre principal conseil pour prévenir les risques psycho-sociaux individuels comme collectifs ?


FoxRH cabinet de recrutement RH et Paie







1) Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cet ouvrage ?


Après 15 ans au plus près des entreprises et de leurs salariés, j’avais l’impression que certaines questions revenaient très fréquemment. Il me semblait important de proposer des réponses à chacun dans une logique de vulgarisation exigeante. Il s’agit de rendre compréhensible à tous des concepts essentiels de psychologie qui nous permettent de rendre la vie quotidienne plus simple et plus agréable au bénéfice des salariés, des entreprises et donc du travail.


2) Quels sont les signes annonciateurs d’un mauvais climat de travail ?


Au niveau individuel, lorsque l’on ressent une réduction de son plaisir sur une durée supérieure à 15 jours alors ça doit nous alerter. Plus globalement, je parle souvent de la règle des trois i : l’isolement, l’irritabilité, l’instabilité.

Quand un salarié a l’impression de moins participer aux réunions ou d’être moins présent alors même qu’il est sur site, lorsqu’en plus il se sent plus susceptible et a perdu son sens de l’humour et qu’enfin il a l’impression que son humeur ressemble aux montagnes russes, alors il est temps d’agir. Au niveau collectif, on peut commencer à se questionner lorsque le collectif se délite. Quand les personnes passent moins de temps ensemble à discuter, à blaguer et à coopérer. Lorsqu’un conflit apparaît c’est souvent déjà l’expression d’un climat dégradé depuis un certain temps.



3) Comment réagir lorsqu’on ne s’entend pas avec son équipe de travail ?


La première étape c’est de prendre conscience avec lucidité de la situation délicate. Il faut du courage pour sortir du déni et de la pensée magique qui laisserait imaginer que les choses se restaurent par elle-même. Ça n’est que très rarement le cas et il est souvent nécessaire d’agir pour infléchir la tendance. Une fois que le constat est posé individuellement, il est question de le partager avec ses pairs afin de créer un climat de sécurité psychologique propice à l’expression des difficultés. Le rôle du manager et de dépasser les conflits interpersonnels pour revenir à la source de ces tensions. Bien souvent, les conflits ne sont que l’expression collective d’une problématique de ressources au sein de l’équipe, que ce soit des ressources relatives à la clarté des rôles de chacun, à la charge de travail, ou à la distribution de la reconnaissance. Il est essentiel de remonter à la source des conflits pour ne pas traiter uniquement des relations délitées qui ne sont que des symptômes d’une dégradation plus profonde.



4) Quel impact la crise sanitaire a-t-elle eu sur la santé mentale des salariés ?


Un impact à la fois conséquent et partagé. On note une explosion des situations de détresse psychologique qui sont l’antichambre des problèmes plus graves de santé mentale. On voit chez les salariés de niveau d’état dépressif et d‘anxiété plus fort qu’auparavant et manifestement la situation d’épuisement professionnel explose. Ce n’est pas très étonnant compte tenu du fait qu’on a augmenté les contraintes, intensifié le travail et que d’un autre côté on a réduit les facteurs de protection. On l’oublie trop souvent mais le soutien des pairs est le premier rempart contre la détresse psychologique en situation de travail et le second c’est le sentiment de contrôle. Or la pandémie nous a privé partiellement du contrôle sur la situation et a produit une abrasion des rapports sociaux. Lorsque l’on a beaucoup plus de contraintes et beaucoup moins de ressources on arrive à l’exact définition du stress.



5) Quelle est votre interprétation d’être « bien dans son job » ?


Être bien dans son job c’est déjà ne pas s’y sentir mal. Une fois qu’on a dit ça, c’est l’idée selon laquelle on peut se sentir autonome, compétent et bien dans ses relations avec les autres. En effet, si vous avez l’impression de pouvoir décider de certaines choses dans votre quotidien (bien entendu dans l’espace d’un cadre prescrit par l’employeur), si vous pouvez valoriser ce que vous savez faire et continuer à développer vos compétences et enfin si vous vous sentez appartenir à un collectif dans lequel il est possible de dire son plaisir comme sa difficulté, alors vous êtes bien dans votre job.


Le travail c’est la deuxième activité de notre vie après le sommeil : il est donc particulièrement important de nous y sentir le plus serein possible. Attention à ne pas disposer d’une représentation du bonheur qui serait illusoire. S’attendre à vivre une vie qui serait en état de grâce permanent et continu c'est aller au-devant de grandes déconvenues. Celles et ceux qui n’aiment la vie que quand elle est belle n'aiment pas la vie mais une chimère. On ne peut pas se promettre en état de grâce permanent et continu qui serait une forme d’euphorie inexistante mais plutôt une vie riche et plein de sens avec une gamme d’états émotionnels large.


6) Quel serait votre principal conseil pour prévenir les risques psycho-sociaux individuels comme collectifs ?


En cette sortie de pandémie, je dirais qu’il est essentiel de former les managers, faire confiance aux équipes et les considérer dans leurs idées par rapport à l’amélioration des conditions de travail et enfin penser des organisations du travail qui sont au service des individus et pas le contraire. Je note une véritable prise de conscience des entreprises depuis quelques mois sur la prévention des risques psychosociaux au sens où elles ont compris que pour capter les meilleurs talents il est essentiel de proposer des conditions de travail favorables à la santé à la performance. On ne fait pas de la prévention des risques psychosociaux par gentillesse mais par pragmatisme car cela permet de continuer à créer de la valeur. Or la création de valeur est l’unique raison d’être des entreprises et donc prévenir les risques psychosociaux revient à pérenniser ce pourquoi les entreprises existent. Et c’est heureux !



Chignard A., Bien dans votre job, De Boeck Supérieur, mars 2022



Chignard A., Bien dans votre job, De Boeck Supérieur, mars 2022.


Une interview de François Dupuy par Tiphaine Rabolt pour FoxRH.







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